La Lune

[Farlen]

Rigolo comme coincidence : voici un extrait de papier rédigé la semaine dernière (bon, c'était pour des jeunes, mais ne le sommes-nous pas tous restés ?)

Rien n’est immobile dans l’Univers !


Ballet planétaire autour du Soleil

« 1, 2, 3… Soleil ! » Hop ! Vous vous figez comme une statue, un pied en l’air et les bras bien tendus. Mais êtes-vous immobile pour autant ? Oui ? Perdu ! Car tenez-le vous pour dit : tout est en mouvement dans l’Univers, à commencer par notre système solaire.
Souvenez-vous par exemple que la Terre est déjà en rotation sur elle-même : elle effectue un tour complet toutes les 24 heures. À nos latitudes, le petit bout de plancher des vaches sur lequel vous vous tenez se déplace ainsi à plus de 1000 km/h par rapport au centre de la planète. Ajoutez à cela que la Terre tourne également autour du Soleil à une vitesse cent fois plus élevée (30 km/s), et ça commence à décoiffer.
En fait, tout, tout, tout s’agite dans le système solaire : le Soleil tourne aussi sur lui-même en un peu plus de 25 jours ; planètes, astéroïdes et comètes tournent autour du Soleil à des vitesses variables ; et, à l’instar de notre Lune, bon nombre de planètes ont des satellites qui gravitent autour d’elles.


« Rave party » dans la Voie Lactée

Puisque toutes les planètes de notre système tournent autour du Soleil, n’est-il pas logique de le considérer comme un point fixe de l’espace ? Erreur ! Car notre étoile participe elle-même à une gigantesque ronde au sein de notre Galaxie, la Voie Lactée. Perdu dans l’un de ses gigantesques bras (voir ci-contre), il lui faut pas moins de 220 millions d’années pour effectuer une révolution complète. Et ne croyez pas qu’il prend son temps : il file à l’allure vertigineuse de quelque 800 000 km/h, soit la distance Paris-Lille chaque seconde ! Adepte de la tecktonik, notre Soleil combine aussi cette ronde à un mouvement de yo-yo de part et d’autre du plan galactique : il monte, descend, remonte… à vous donner le tournis !
Comme notre Soleil, quelque 200 milliards d’autres étoiles sont chacune animées d’un mouvement propre. Autant dire qu’en matière d’agitation, notre Galaxie tient plus de la rave party que de la ronde bien sage d’un fest-noz breton.



Débandade cosmique

Même à l’échelle des galaxies, il n’est pas question d’immobilité ! Car ces bonnes citoyennes du cosmos sont fort respectueuse de la loi, en l’occurrence celle de Hubble (du nom de l’astronome américain Edwin Hubble qui l’a établie). Découverte en 1929, elle stipule ceci : les galaxies s’éloignent les unes des autres d’autant plus vites qu’elles sont éloignées. Il s’agit donc d’un mouvement général, autrement baptisé « fuite des galaxies », qui illustre une fois de plus que l’Univers est fort agité. Cette loi fut d’ailleurs l’un des piliers de la théorie du big bang, selon cette logique : puisque les galaxies s’écartent globalement les unes des autres, c’est qu’elles étaient plus proches dans le passé. Et donc que l’Univers était considérablement plus petit à sa naissance… ce qui va dans le sens d’un Univers en expansion depuis le big bang. CQFD !
Seulement voilà. Quand on y regarde d’un peu plus près, on découvre que certaines galaxies prennent des libertés avec la loi de Hubble. Par exemple les galaxies du Grand Chien et du Sagitaire qui tournicotent carrément dans la banlieue de la Voie Lactée, de même que les deux nuages de Magellan (quoiqu’un peu plus lointains). Et que dire de la grande galaxie d’Andromède qui, loin de s’échapper de la nôtre, se rapproche à plusieurs centaines de milliers de km/h… au risque de l’avaler un jour !
Une seule responsable : la force de gravitation (voir pp XX), loin d’être négligeable à cette échelle des galaxies voisines ! Elles sont si massives qu’elles s’attirent les unes les autres, se tournent autour, voire finissent par fusionner pour n’en former qu’une seule. C’est d’ailleurs ainsi que notre Voie Lactée a atteint sa taille actuelle : en « cannibalisant » des galaxies plus petites durant sa jeunesse.
Au bout du compte, c’est parce que rien n’est immobile dans l’Univers qu’il évolue à toutes les échelles : de notre Planète bleue aux plus lointaines galaxies, il s’anime et se transforme sans cesse !

[NaturalBornKiller]

merci Didier.

ca correspond à quoi le temps Kepler ?