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panpan
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alcool

Messagepar panpan » Vendredi 09 Novembre 2007 14:29

Désolé c est très long mais très interressant.

Pour en finir avec ” l’alcoolisme”

Une nécessaire culture de précaution :
Pour en finir avec ” l’alcoolisme”

Dr Patrick Fouilland, alcoologue
Article paru dans Le Monde Diplomatique en Juin, 2000

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. »
Tout le monde le sait… et personne n’y croit. Répété à l’envi sur chaque bouteille, ce slogan a-t-il encore un sens ? L’abus, c’est pour les autres, quelques autres : les “ alcooliques ”.
Et pourtant… On dénombre quelque 40 000 morts chaque année en France, conséquences directes ou indirectes de l’alcool.
Cinq à six millions de nos compatriotes sont concernés par le problème, deux à trois millions sont dépendants, près de 30% des personnes hospitalisées ont un problème d’alcool important. L’alcool est une drogue dure, les spécialistes le disent et semblent enfin partiellement entendus.
En dépit de la levée de boucliers du lobby des alcooliers, le gouvernement a en effet étendu l’année dernière à l’alcool le champ de la mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie (MILDT), véritable petite révolution. Non seulement l’alcool est une drogue dure, mais elle est celle qui pèse le plus lourd sur la société française.
Elle représente plus de la moitié des 218 milliards de francs de dépenses sociales annuelles liées à l’usage de l’ensembles des drogues licites et illicites.
Outre le fait qu’ils cachent d’importantes disparités, les chiffres globaux sont paradoxaux. Car la consommation moyenne d’alcool en France a diminué depuis une trentaine d’années, passant de 22 litres d’alcool pur par habitant de plus de quinze ans et par an, à 15 litres. Il y aurait donc de quoi se réjouir.
Mais ce qui a baissé, en réalité, c’est l’usage régulier de vin de table, de vin à table. Dès que la consommation n’est plus régulière, elle baisse, d’où ces chiffres encourageants de prime abord . En revanche, les consommations d’alcools forts et de bière, elles, ont augmenté. L’usage traditionnel en France de boissons alcoolisées (gastronomie, vin à table, apéritifs) cède peu à peu le pas à des modes de consommation de type anglo-saxon ou nordique (alcoolisations de soirée ou de fin de semaine), et à la recherche délibérée, et parfois systématique, d’ivresses massives.
En fait, ces trois modes d’utilisation de l’alcool coexistent, voire s’additionnent, de plus en plus en France. Les usagers, quant à eux, sous-évaluent de façon quasi automatique les quantités qu’ils absorbent.
Quand on les interroge, 75% des consommateurs estiment boire “ moins que la moyenne ” Une série de facteurs s’avèrent de plus en plus préoccupants. L’âge où l’on commence à prendre de l’alcool est en baisse constante (11 ans à présent) et les conduites problématiques surviennent de plus en plus tôt. La consommation simultanée de multiples produits à visée psychotrope - licites ou non - est de moins en moins rare. Plus grave encore peut-être : la tolérance des adultes à l’égard de l’ivresse des très jeunes consommateurs ( ). 10% des collégiens (dans la tranche d’âge 11-13 ans), reconnaissent avoir été ivres au moins une fois au cours des trois derniers mois, sans que cela suscite de réactions de la part de leur entourage.
Si la dramatisation n’a jamais changé la donne dans une situation problématique, le silence et le déni ne font pas mieux. Pour espérer résoudre cette question, peut-être faudrait-il se rappeler le propos d’Albert Einstein : “ lorsque, malgré beaucoup d’efforts, un problème résiste, c’est que ses fondements ont été mal posés. ” Or l’alcool “ résiste ” bel et bien.
Quand un médecin néerlandais, Magnus Huss, a forgé en 1848 le néologisme alcoolisme, en transformant en maladie ce qui était alors considéré comme un comportement répréhensible - l’ivrognerie -, il a probablement rendu service aux intéressés.
Ceux-là avaient en effet davantage besoin d’aide et de soutien que de stigmatisation. Mais ce glissement sémantique a eu d’autres conséquences moins heureuses, entre autres celle de médicaliser un problème et d’ouvrir la voie à plusieurs malentendus persistants. En parlant de maladie, on pense traitement.
On recherche alors des solutions extérieures au sujet et l’on considère tous les comportements problématiques en relation avec l’alcool comme pathologiques. Or ils ne le sont pas tous, pas toujours, loin s’en faut. L’ivresse occasionnelle d’un jeune, ou la conduite sous l’empire d’un état alcoolique, par exemple, si elles sont problématiques, ne sont pas nécessairement pathologiques.
Quand les conduites d’alcoolisation sont progressivement entrées dans le champ de la médecine, il y a une centaine d’années, deux écoles ont vu le jour, irrémédiablement antagonistes, sauf pour quelques utopistes : une clinique du produit et une clinique du sujet. La clinique du produit rend l’alcool responsable des désordres sur la santé des individus, sur leurs comportements, et sur les conséquences sociales que cela entraîne.
Cette approche très ancienne est passée par les ligues antialcooliques, la prohibition, les mouvements néphalistes (étymologiquement : buveurs d’eau). Elle n’est pas sans argument et a inspiré bien des politiques visant à contrôler, à restreindre la production, la vente, la consommation, la promotion de boissons alcoolisées, mais n’a pas abouti à de grands changements ( ). Cette clinique recherche en priorité des solutions médicales, médicamenteuses ou comportementales.
La clinique du sujet considère l’individu, l’être social, davantage que ses comportements. Quand l’alcool devient source de problèmes pour un individu, celui-ci, pour s’en sortir, ne peut qu’en prendre la mesure et rechercher en lui les moyens d’y faire face. La clinique du sujet se propose donc d’aider l’intéressé en l’accompagnant dans un cheminement libérateur, jamais en lui apportant la solution. Ces deux approches médicales ne sont pas négligeables. Le système de soins y a largement recours, et peut jouer l’une et l’autre. Mais ni l’une ni l’autre n’ont abouti jusqu’à présent à une stratégie claire et efficace.

Le propre de la Santé Publique est de considérer des populations et d’identifier les risques qu’elles encourent pour conduire des actions de prévention et d’information. Bien timides en général, et dotées de peu de moyens, les diverses stratégies employées se sont révélées inefficaces en matière d’alcool. Il y a fort à parier qu’elles continueront de l’être aussi longtemps qu’elles considèreront ce produit comme étant d’abord un problème - il est aussi un remède - et le consommateur comme déjà un malade.
Aborder la question de l’alcool ne peut se faire sous le seul angle de la santé publique. Il s’agit d’un produit culturel, son usage est une pratique culturelle solidement établie en France. La réponse doit être, par conséquent, d’abord culturelle. Si produire, vendre, inciter à consommer de l’alcool (pour une société), en acheter, en utiliser (pour les personnes) comporte des risques, ces derniers ne sont jamais dissuasifs. L’alcool procure un plaisir, rend des services, apporte des bienfaits qui apparaissent à ses utilisateurs comme bien supérieurs aux risques encourus. D’où la difficulté à regarder ce problème en face.
Les Français ont choisi d’utiliser couramment un produit à la fois gastronomique, psychotrope, stupéfiant et toxique, et en fin de compte, pourquoi pas ? En France, l’alcool fait partie de “l’art de vivre”. Parmi ses bienfaits, tout le monde admet ses aspects gastronomiques et conviviaux. Mais on néglige trop souvent d’insister sur deux effets recherchés et bien souvent obtenus : l’effet psychotrope et l’ivresse, avec leurs deux volets positifs et négatifs puissamment entremêlés.
Car l’alcool est un psychotrope. Il agit sur le système nerveux central et ce dès les premières gouttes. Il peut être, selon les personnes et selon les circonstances, anxiolytique, calmant, hypnogène, antidépresseur, désinhibiteur, psychostimulant, euphorisant etc. Chacun d’entre nous a pu, un jour ou l’autre, subodorer quelques uns de ces effets.
L’usager de l’alcool-médicament en connaît très exactement les indications et la posologie adaptées. Il est capable de régler précisément sa consommation, en fonction d’objectifs souvent inconscients. L’efficacité psychotrope de l’alcool peut être longue avant que les inconvénients n’apparaissent. Si l’on n’admet pas ces faits, on ne peut imaginer se retrouver un jour pris au piège d’une dépendance qui se sera constituée à bas bruit.
L’ivresse est une aventure aussi vieille que l’humanité. Peut-être même est-elle indispensable à l’homme, à sa croissance, à sa survie. Il y a mille et un moyens d’y parvenir, mais l’alcool est probablement le plus efficace, le plus sûr, en tout cas le mieux toléré, tant physiologiquement que socialement.
Licite, facile d’accès et bon marché, il met l’ivresse à la portée de chacun. Mais les contrôles sociaux existant autrefois dans les sociétés qui ritualisaient - et rythmaient - les ivresses ont disparu. Celles-ci, comme rites d’initiation et de passage, comme expériences d’ordre mystique, voire comme conduites ordaliques, ont cédé le pas à des conduites d’anéantissement, de dislocation physique et mentale de l’individu.
Devant la complexité d’un tel produit, notre propre ambivalence est démasquée, et peut-être, dans le fond, est-ce cela que nous ne supportons pas. Il est plus facile de ne retenir du produit alcool et de ses effets qu’une facette à la fois : côté docteur Jeckyll, le produit gastronomique, convivial, culturel, à l’aspect délibérément idéalisé, édulcoré.
Côté Mister Hyde, la personnalité changée, les comportements antisociaux, l’homme ravalé au rang de la bête, bref, la caricature. Entre ces deux extrêmes, il n’y a aucune représentation. Comme si l’alcool n’existait que sous l’un ou l’autre de ces deux aspects, divinisé ou diabolisé. Pourtant, nous connaissons tous, entre l’usage simple et l’usage nocif, des situations où l’alcool constitue un problème, sans qu’il s’agisse pour autant de maladie.
Boire ou ne pas boire, là n’est donc pas la question. Consommer de l’alcool, c’est faire sciemment usage d’un produit dangereux, d’un produit potentiellement stupéfiant. Ce n’est donc pas, et ne sera jamais, anodin. Les vraies questions devraient être les suivantes : Qu’est ce qu’on fait (au sens propre du terme) quand on prend de l’alcool ? Que dire à ceux dont on est plus ou moins responsables - enfants, entourage familial, collègues, amis - quant aux risques encourus, aujourd’hui et demain ?
Quelles réponses suis-je en mesure, personnellement, d’apporter ?
Pour tous les risques connus, on a su mettre au point des systèmes de précaution, des protections. Pour l’alcool, non ! A croire que le danger n’existe pas, et que ne pas en parler le fait disparaître. Prenons la métaphore de l’automobile. Pour conduire, il existe un certain nombre de règles, un apprentissage, et - même insuffisante - une culture de précaution.
C’est ainsi que les infrastructures, le matériel, etc. sont en permanence revus et améliorés. Pour l’alcool également, il existe des réponses susceptibles d’être apportées par chacun d’entre nous, pour lui-même et pour son entourage.
Il faudrait oser parler de l’ambivalence de ce produit, faire en sorte que le sujet ne soit plus tabou. On peut imaginer quelques propositions simples d’attitudes, celles-ci par exemple : si l’alcool est une drogue dure, alors ne soyons pas dealers. N’insistons pas, n’encourageons jamais à boire quelqu’un qui n’en a pas envie : celui qui refuse de (re)prendre de l’alcool sait ce qu’il fait. On devrait toujours avoir, à côté de boissons alcoolisées, quelque chose d’autre à offrir.
Si notre consommation devient automatique, répétitive, interrogeons-nous. Vérifions que nous pouvons nous en passer effectivement, plusieurs jours d’affilée. Les habitants de Brest, par exemple, se voient chaque année proposer, à l’initiative de plusieurs associations et l’appui de la municipalité, un “défi brestois”. Pendant trois jours, une campagne incite à faire une pause dans sa consommation d’alcool. Il est pour l’heure difficile de dire si cette initiative a eu des effets positifs mesurables à l’échelle de toute la ville, mais au moins, on en parle.
Si l’alcool est utilisé comme un médicament, et surtout s’il s’avère efficace, méfiance ! Parce qu’il peut être dans certaines circonstances un médicament prodigieux (sur le trac, la petite déprime, la fatigue, l’ennui…), le risque d’un recours habituel est majeur. S’il “ rend service ”, l’alcool fait courir un risque de dépendance beaucoup plus lourd que s’il se contente de “ faire plaisir ”.
Pour prévenir les dommages de l’usage abusif de ce produit psychotrope, il est possible d’agir avec efficacité sur plusieurs fronts : la politique de santé, l’action publique, l’éducation et l’action citoyenne. En ce qui concerne le premier point, un espoir a surgi l’année dernière. Un rapport a enfin jeté les bases d’une politique de santé (prévention et soins) à l’égard de l’alcool ( ) Tous les acteurs sont concernés, à chacun des échelons territoriaux, (de l’Etat à la commune), à chacun des niveaux institutionnels, (du ministère à l’hôpital local), de l’entreprise à l’association. Encore faudrait-il que les moyens, notamment budgétaires, soient mis en place. Là, rien n’est acquis ; les premières mesures ont été, jusqu’à présent, singulièrement timides.
Il conviendrait par ailleurs que les pouvoirs publics et les institutions s’engagent aux côtés des professionnels du terrain. Acteurs de santé, travailleurs sociaux, médiateurs, agents des services publics, sont en effet quotidiennement confrontés aux conduites d’alcoolisation et à leurs conséquences. Ils se sentent totalement impuissants quand l’alcool vient réduire à néant leur action. Former, soutenir, conforter ces acteurs devrait être une impérieuse nécessité. La vente des produits alcoolisés et la publicité devraient être contrôlées, notamment en ce qui concerne les mineurs. Des lois existent, mais, on le sait, elles ne sont pas respectées : l’alcool est toujours vendu aux adolescents, il y a toujours quelque part une station service où l’on peut en acheter au beau milieu de la nuit.
En termes d’éducation, des solutions sont également possibles. La question de la consommation d’alcool étant l’affaire de tous, elle l’est plus encore pour ceux qui éduquent, instruisent, forment.
Chaque professeur d’école, de collège, ou de lycée, devrait pouvoir en parler ; toutes les matières enseignées, ou presque, en donnent l’occasion. Il y a moins de risque à parler de ce sujet qu’à ne pas en parler. Il serait fondamental d’introduire cette question à l’école comme une question citoyenne, et cesser de considérer qu’il s’agit d’une affaire de spécialistes.
Chaque institution - entreprise, hôpital, association, etc.- confrontée à des problèmes d’alcool peut construire ses propres réponses pour réduire les risques et aider les personnes devenues dépendantes. Ces réponses seront toujours complexes car elles touchent à la culture propre de chaque institution. Elles nécessiteront beaucoup de détermination et un véritable engagement des dirigeants, à tous les niveaux hiérarchiques, mais elles existent. On ne doit pas tout attendre dans ce domaine d’une action - au demeurant indispensable - des pouvoirs publics. Parents, citoyens, politiques, producteurs et consommateurs ont tous leur part dans le problème. Il convient donc qu’ils aient leur part à la solution. Alors, en finir avec “ l’alcoolisme ” ?

Alcoolisme est peut-être un terme à proscrire tant il amalgame les effets et la cause. En finir avec le mot n’est pas en finir avec la chose, mais si l’on s’y attelait
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Messagepar hellboychess » Vendredi 09 Novembre 2007 15:03

Merci pour ce texte Alex.

Quand on voit le temps qu'il aura fallu pour que les choses bougent (un peu) dans le domaine du tabac, il est à craindre que cela soit sans commune mesure dans le domaine de l'alcool...
La consomation (excessive ou pas) d'alcool en France concerne (et de loin) beaucoup plus de gens qu'il n'en est pour le tabac.
L'une des meilleures solutions, serait en effet d'en parler très tôt en milieu scolaire.
Par contre, pour ce qui est de bannir l'alcool dans les milieux publics, cela relève de l'impossible je pense (restaurant, etc).

Pierrot, le buveur d'eau
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Messagepar kleM » Vendredi 09 Novembre 2007 15:19

Bon, j'ai lu le premier quart, c'était pas mal, mais ensuite ça m'a fait chier de lire le reste.. J'ai bu quelques biéres ce midi, et j'aurais plutôt envie d'une bonne sieste là ! :lol: :cry:
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Messagepar backtattoo » Vendredi 09 Novembre 2007 16:17

En 1995 en France, le professeur R. Henrion, avait été nommé par S. Veil pour examiner l'actualité de la loi du 31 décembre 1970 sur les stupéfiants.

Ce rapport tentait de faire une classification sur les substances psychotropes (je ne parle volontairement pas du mot drogue).

Cette commission juge les effets de l'alcool beaucoup plus néfastes que ceux de la consommation du cannabis.

"A la question posée par Mm Veil de savoir si la distinction drogues douces-drogues dures devait être retenue, la commission a jugé que l'"on peut (...) simplement faire état de drogues plus ou moins dangereuses", le cannabis et ses dérivés (marijuana, haschich, huile) étant classés parmi les moins dangereuses"

Puis B. Kouchner, également ministre de la santé, demande au professeur Roques une classification sur la dangerosité des "drogues" :

Ce rapport commandé par Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à la santé, est capital dans l'histoire du débat sur la dépénalisation des drogues. Il est, à l'heure actuelle, la pièce maîtresse dans le dossier dans partisans de la dépénalisation des drogues. Il établit une classification des drogues selon leur degré de dangerosité. Ses conclusions renversent les idées reçues.

Ce document met en cause la différenciation entre drogues licites et drogues illicites. Il propose d'établir trois groupes de substances susceptibles d'entraîner des effets plus ou moins accentués de dépendance psychique. Le cannabis qui appartient aux drogues illicites est jugé anodin alors que l'alcool et le tabac apparaissent aux côtés de l'héroïne, parmi les produits les plus toxiques.

Attention : j'ouvre ce rapport non dans un but propagandiste, prosélitiste ou pour inciter à une quelconque consommation de stupéfiant, juste pour appuyer l'article ouvert sur l'alcool par Panpan.

Chriss

PS : le premier qui rigole aura droit à un coup de boule!! :twisted:
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Messagepar Benjamini » Vendredi 09 Novembre 2007 16:51

ça me saoule .... c'est bon je :arrow: avec mes mauvais jeu de mots !

Plus sérieusement, même si j'ai pas tout lu dans le détail (je le ferai à tête reposé et sans alcool dans le sang), il est vrai qu'en France nous sommes de gros buveurs en particulier de vin (70 litres en moyenne par personne et 2 hectolitres pour ceux qui ont un Griffor supérieur à 300 pts). Je ne parlerai que du vin car c'est souvent l'image qui nous colle à la peau nous les Frenchies. On dit que que pour nous français c'est un "art de vivre" et là je lis que l'on peut l'assimiler à une drogue dure... mouais ?!? c'est un débat bien trop large, cependant je voulais préciser une chose concernant le vin, c'est pas seulement un art de vivre, c'est culturel et historique dans les pays à fort passé chrétien ! Je vous rappelle la messe, "buvez ! ceci est mon sang, etc..." et le curé se tape une rasade de pinard et sans faire tourner la coupe (donc normal tu sors de la messe, t'as soif, tu files au troquet te jetter un ballon dans le gosier). Sérieusement, l'identification du sang du Christ par le vin, faut pas cherché midi à quatorze heure pour comprendre pourquoi l'on boit du vin depuis plus de 2 000 ans, cette drogue dure... dois-je en déduire que Jesus fut le 1er dealer de classe mondiale ??? :roll:

P.S : j'espére ne choquer personne avec ce petit parallele avec la religion, et si cela venait à être le cas je vous prie de m'en excuser !
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Messagepar hellboychess » Vendredi 09 Novembre 2007 17:23

Benjamini a écrit :ça me saoule .... c'est bon je :arrow: avec mes mauvais jeu de mots !

Plus sérieusement, même si j'ai pas tout lu dans le détail (je le ferai à tête reposé et sans alcool dans le sang), il est vrai qu'en France nous sommes de gros buveurs en particulier de vin (70 litres en moyenne par personne et 2 hectolitres pour ceux qui ont un Griffor supérieur à 300 pts). Je ne parlerai que du vin car c'est souvent l'image qui nous colle à la peau nous les Frenchies. On dit que que pour nous français c'est un "art de vivre" et là je lis que l'on peut l'assimiler à une drogue dure... mouais ?!? c'est un débat bien trop large, cependant je voulais préciser une chose concernant le vin, c'est pas seulement un art de vivre, c'est culturel et historique dans les pays à fort passé chrétien ! Je vous rappelle la messe, "buvez ! ceci est mon sang, etc..." et le curé se tape une rasade de pinard et sans faire tourner la coupe (donc normal tu sors de la messe, t'as soif, tu files au troquet te jetter un ballon dans le gosier). Sérieusement, l'identification du sang du Christ par le vin, faut pas cherché midi à quatorze heure pour comprendre pourquoi l'on boit du vin depuis plus de 2 000 ans, cette drogue dure... dois-je en déduire que Jesus fut le 1er dealer de classe mondiale ??? :roll:

P.S : j'espére ne choquer personne avec ce petit parallele avec la religion, et si cela venait à être le cas je vous prie de m'en excuser !

Completement pas d'accord... :lol:
Selon toi, parce qu'un chose est faite depuis longtemps, elle est forcément bonne ?
Si tu lis bien, une fois alcoolisé :wink:, tu verras que ce texte insiste sur le danger de l'alcool sur le long terme et sur sa dépendance.
Si tu estimes que tu peux te passer de ce verre de vin durant quelques jours, alors il n'y a aucun souci Benj... héhéhé.

Mais d'un autre côté, même si je n'ai rien contre le canabis (j'y ai moi-même touché plus jeune), cela ne m'empêche pas de souhaiter plus de prévention dans le domaine.
Il en est de même pour l'alcool... On ne parle par d'interdiction. L'article explique même que tout ce qui en a approché (la prohibition) a échoué.
Mais insiste sur la prévention...

Alors au risque de jouer les rabat-joies, rire sur ce sujet, c'est déjà faire un pas en arrière en niant le problème. En le plaçant directement dans la catégorie : "c'est pas bien grave tout ça...".
On peut déconner, même à propos de l'alcool et de ses dangers, mais de la à vouloir totalement nier le problème et ne faire qu'en rire, non.

@ Chriss : 1995, ça doit être à cette période où j'ai assisté à une conférence d'un professeur parisien (à Béthune alors que je bossais pour la voix du nord), et où celui-ci expliquait mot pour mot ce que tu expliques dans ton message. Le nom de du professeur que tu cites me dit quelque chose, et il se peut que ce soit lui... Pour lui, c'était limpide : alcool, cocaine, heroine, même combat... du moins sur le rapport niveau de consommation/dégats occasionnés. La dépendance provoquée par l'alcool était également évoquée comme très progressive et souvent totalement invisible. Les dégats, ils sont là... Et tout le monde les connait.
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Messagepar trelawney » Vendredi 09 Novembre 2007 17:51

Sérieusement, l'identification du sang du Christ par le vin, faut pas cherché midi à quatorze heure pour comprendre pourquoi l'on boit du vin depuis plus de 2 000 ans, cette drogue dure... dois-je en déduire que Jesus fut le 1er dealer de classe mondiale ???


Ca c'est une interprétation de l'histoire.
Depuis 2000 ans et plus jusqu'à il y a peu de temps on buvait du vin (coupé d'eau), du cidre (fermenté), de la bière, du saké (coupé d'eau)etc. parce qu'il y avait des germes dans l'eau. La peste le choléra et d'autre infection rigolote de ce genre s'attrapaient en buvant de l'eau du puits. Et en ne respectant pas une hygiène de vie.
Donc les gens buvaient le l'alcool pour éviter ces maladies. Ça ne veut pas dire qu'ils se saoulaient.
Le sang du Christ dans ce cas là doit être assimilé au porc pour les musulmans. Une mesure d'hygiène relayée par la religion
Mais on s'éloigne du sujet
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Messagepar kleM » Vendredi 09 Novembre 2007 17:57

trelawney a écrit :Mais on s'éloigne du sujet


Si peu.. :wink:
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Messagepar panpan » Dimanche 11 Novembre 2007 16:33

Je me doute bien que certaines personnes prennent les risques de l'alcool a la légère, mais vu l'image qu'a l'alcool c'est normal.

Le marketing a marché avec les mêmes ficelles qu'a pu utilisé en son temps l'industrie du tabac:
On travail l'image glamour, on arrose les soirées étudiantes, On vise des cibles marketing stratégique, a fort potentiel de fidélisation, ou d'addiction question de champs lexical (suffit de voire les bacardi breezer: du bonbon en bouteille, ou l'alcool est caché derriere le sucre!) on joue du poids économique et donc du lobbyisme pour développer le secteur au dépend de la santé publique (les députés ont quand meme refusé une mise en garde pour les femmes enceintes sur les bouteilles!).

Augmentation des comas éthyliques chez les moins de 14 ans en Belgique l'année dernière: +60 %.
Y a aussi ici des gens qui trouveront ici un sujet de plaisanterie, parceque c est drole un gamin qui se prend une cuite, ca rappel son premier verre a une communion, ou autre...
Je comprends pas pourquoi on trouve plus drole un gamin de 12 ans qui se prend une grosse cuite que le même gamin qui, par exemple, se tapperait un trip ( le premier qui me dit que c'est pas comparable, je le prierait d'argumenter)...
Par contre je ne suis absolument pas prohibitionniste.
Des pationnés comme Zeb et son club, ou ailleurs des amateurs eclairés de vin font ressortir le coté noble du produit, et je pense savent apprécier un produit souvent artisanal.
Par contre il serait judicieux d'enfin communiquer sur ce qu'est réellement l'alcool, a savoir une drogue (c'est pas de la provoc!!) et l'appréhender comme tel.
Quelqu'un connait la réalité d'un Délirium tremens? Il y en a qui pensent encore que c'est une espèce de délire hallucinatoire que l'on a quand on a trop bu: C'est en fait le nom médical de la crise de manque a l'alcool.Pour ceux qui n'en ont jamais vu, ca se rapproche de ce que vous pouvez voir dans les séries médicales quand un héroinomane fait une crise de manque.
Bref je résumerait par: il ne faut pas interdire l'alcool, mais le prendre pour ce qu'il est, une drogue potentiellement dur.
Si y en a qui se posent des questions la dessus ou qui veulent en discuter, hésitez pas a me MP.
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Messagepar Zebulon » Dimanche 11 Novembre 2007 16:35

Les delirium tremens j'en vois régulièrement. Effectivement, c'est moche ! On les attache, on les hydrate, on leur fait des lavements. Et ca passe.
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Messagepar hellboychess » Dimanche 11 Novembre 2007 17:28

Zebulon a écrit :Les delirium tremens j'en vois régulièrement. Effectivement, c'est moche ! On les attache, on les hydrate, on leur fait des lavements. Et ca passe.

Et ça revient...

Je garde le souvenir d'un de mes épisodes live au CHR en gastro... J'étais encore bien jeune à l'époque et on avait (encore) le droit de fumer près des cages d'ascenceurs. J'étais parti fumer ma clope (et oui, j'étais fumeur à l'époque... :wink:) et je vois débouler un type bien "comme il faut", costard cravate attaché case qui sort de l'ascenceur et nous demande (à nous, petit groupe de jeunes malades) où se trouve le service du professeur Paris...
On lui indique le couloir et le bureau du professeur et le type nous remercie très poliment en s'éloignant. Dans ma tête, ce mec c'est sans doute alors un représentant médical.
Le soir arrive, et après le film, n'arrivant pas à dormir, je décide d'aller me dégourdir les jambes avec mes perfs et d'aller taper la discute avec les infirmiers de nuit.
J'arrive dans le couloir et j'entends hurler...
Je vois un brancard, avec un type à poil, un blouse de bloc tombée par terre, et totalement ligoté... Le mec a l'air fou furieux, et on ne pige rien de ce qu'il dit.
Et là je reconnais le type "bien comme il faut" que l'on avait vu passé dans l'après-midi... (impossible de le confondre : tout frisé avec de grosses moustaches à la dali)
L'infirmier arrive et je lui demande ce que fait ce gars dans le couloir lié sur un brancard...
Réponse : c'est un delirium tremens, c'est rien Pierre. Qu'on l'a mis là parce qu'il réveillait tout le monde. Que je peux aller me recoucher...
Cà m'est resté gravé en mémoire ce truc.
Et pourtant j'en ai vu des vertes et des pas mures en gastro.
Faut pas demander à quoi doivent faire face parfois les infirmiers à l'hosto (en gastro particulièrement pour tout ce qui touche à l'alcool) !
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Messagepar COil » Dimanche 11 Novembre 2007 21:38

Demain j'arrête ! :x (pendant 2 jours)
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hubertoz
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Messagepar hubertoz » Dimanche 11 Novembre 2007 22:44

La consomation abusive d'alcool et tout autre drogue inhibante n'est que le reflet du trouble généralisé qui envahi notre population.
C'est un semblant de remède, ca n'est que la révélation, et les consequences, de troubles réels.

Mais une solution existe t'elle?
Oui, certainement. A travers les fondements meme de notre société.
ce qui me rend a cours terme, quelque peu péssimiste.

:roll:
La malhonnêteté est un vilain défaut ! Qu'il faut combattre vaillamment, au risque de s'enerver un peu !
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Messagepar COil » Dimanche 11 Novembre 2007 23:19

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backtattoo
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Messagepar backtattoo » Lundi 12 Novembre 2007 01:44

Pour te répondre Alex, je dirais oui l'alcool est une drogue ...tout dépend du sens que l'on met au mot drogue!!

Par let'on de psychotropes direct? de l'accro au chocolat qui va se sentir mal si il n'a pas son carré? des drogués au jeu?..

Le mot drogue est tellement généraliste...

Certains trouveront ceci peut etre un peu provocateur, mais c'est ainsi : l'homme ne peut vivre sans exutoire, sans s'échapper, libérer sans esprit....

Je ne partage pas ton avis Hubert, je ne suis pas pessimiste et ne pense pas que l'homme consomme des psychotropes pour s échapper de troubles de notre société.

Certains oui, maisd'autres prennent des trucs, aussi parce que c'estbon.

SI je susi d'acord que toute "drogue" estun éxétoire, il ne faut jamais oublier que cette utilisation, absorption est ancestrale et existe depuis la nuit des temps.

Enfin, il ne faut pas réduire les drogues à une dégénrescence, ni une recession de l'esprit et de la pensé : des oeuvres sublmes ont été créées sous l'effet de psychotropes : les fleurs du mals, Yellow submarine, Exodus, Georgia... vous aurez reconnu les auteurs...

Ce qui est dangereux, ce n'est pas le produit en lui même, mais l'abus!! tout abus est préjudiciable, néfaste et dangereux : l'abus d'alcool, de frites, de came, de nutella, de poker... seul l'abus de sexe, n'est pas dangereux (et encore)

Dans ces propos, aucune volonté de provocation, ni prosélitisme ou encouragement à utiliser des substances interdites ou légales, juste une différenciation entre l'usage et l'abus!!
Mojito spirit

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