Benjamini a écrit :Je viens de terminer "La Vague" de Todd Strasser, si le style littéraire n'a que peu d'intérêt, le fond de l'histoire (tirée d'une expérience réelle) est à mettre entre toute les mains : il montre comment il est aisé de créer et diriger un régime totalitaire ! Je cite "Le pouvoir par la discipline, le pouvoir par la communauté, le pouvoir par l'action !" ....
http://www.amazon.fr/vague-Todd-Strasser/dp/2350131203Pour que l'on oublie jamais comment on a pu en arriver là. A lire !
Dans le même genre, "La terreur et l'empire" de Pierre Hassner.
L'ouvrage est divisé en deux parties principales, une première essentiellement historique et une seconde plus philosophique.
Hassner revient sur la chute du communisme, les dangers du totalitarisme et détaille la genèse des Etats d'Europe centrale. Il pose ensuite la question de la réelle efficacité de la communauté internationale notamment dans l'aide humanitaire ou la résolution de conflits en prenant l'exemple de l'ex-Yougoslavie.
De ce conflit assez "fermé" en apparence, il arrive à tirer plusieurs ficelles, notamment en invoquant ce qu'il nomme "politique du geste". En d'autres termes, il explique les gouvernements et organisations internationales prennent des mesures pour montrer un intérêt et une certaine solidarité mais sans que l'on ne se donne réellement les moyens de changer la situation. Il étudiera ensuite l'Histoire jusqu'aux attentats du 11 Septembre.
Dans sa seconde partie, il poursuit la théorie qu'il développe grâce à l'Histoire en soulignant que le spectre de la révolution islamiste aurait remplacé le communisme.
D'autre part, il insiste sur le fait que si le XXe siècle était le siècle de la dissuasion (arme nucléaire), le XXIe siècle ouvre une ère de "violence diffuse", on ne sait d'où vient l'ennemi ni ce qu'il veut. Par ailleurs, on ne peut dissuader quelqu'un qui ne craint ni la mort ou la torture et qui n'a pas de population ou territoire précis. Au terme de risque ce serait donc substitué celui de menace. Il conclut d'ailleurs son ouvrage avec un discours de Tocqueville qui malgré son ancienneté (1844) semble d'actualité. Une phrase m'a particulièrement marqué "la guerre est terminée dit-on, moi qu'elle n'a fait que changer de théâtre" (...) "des opinions elle est passée dans les intérêts" (...) "de politique, elle est devenue philosophique et religieuse".
Une mine d'informations grâce aux très nombreuses références qui permettent d'appuyer et d'illustrer chacun des points qu'il mentionne.
Son approche est éclairante dans la mesure où il remonte de la chute du communisme et des totalitarismes pour arriver à la lutte actuelle contre le terrorisme, cela permet de ne pas dissocier tout à fait les événements.
Il fournit de véritable interrogations sur ce qu'on considère comme horreurs ou guerres principales en citant Rummel par exemple, selon qui, le nombre d'hommes tués par leur propre gouvernement (environ 150 millions) dépasserait de loin tous les conflits inter-étatiques du XXe siècle (même les guerres mondiales et civiles).
Ouvrage essentiellement destiné à tous les amateurs de philosophie politique, je recommande vraiment en tout cas !
Désolée j'ai été un peu longue mais difficile de résumer plus brièvement