Alleluhia !
Publié : Mercredi 02 Janvier 2008 11:53
Prenant mon café de bon matin après une heure et demi de sommeil — pas moyen de dormir plus, allez savoir pourquoi —, je pète la joie de vivre en parcourant mon journal obligeamment déposé dans la boîte aux lettres par le livreur attitré.
Or voici que page 6 de Libération d'aujourd'hui, je découvre sous le titre « L'inquiétant pacte du Vatican » un article de Christian Terras, animateur de Golias, hebdomadaire catho, indépendant et critique.
Colonne 3, premier extrait du discours de Notre Président à Saint-Jean-de-Latran (Vatican), le 20 décembre dernier :
« Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, religieux, spirituel de son histoire commet un crime. »
Bon, c'est violent à souhait, à double tranchant — toute nation prônant par exemple l'interprétation extrémiste de la charia peut de fait considérer qu'elle constitue un héritage éthique, religieux et spirituel de son histoire —, mais il n'y a pas de quoi casser trois pâtes à un canard, fût-il laquais.
Mais voici que lisant la colonne suivante, je manque laisser tomber mon bol au sol, risquant ainsi de briser sur une rime pauvre cet hémisphérique compagnon, témoin depuis des lustres de mes matines expériences puisqu'il me fut offert par une mienne conquête de jeunesse dont j'ai oublié le nom, mais qui avait tout ce qu'il fallait ici, là et là, si du moins ma mémoire ne me joue pas des tours, fussent-ils également niqués.
Voici donc la perle qui causa mon émoi, à la limite de la pâmoison :
« Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance. »
Je crois que je vais m'abstenir de commenter la chose, François m'en voudrait sans doute de saturer le serveur d'un Petabit de bile, certes argumentée, mais en l'occurrence inutile : l'ineptie appelle parfois la brièveté, écho si résonnant des vues les plus courtes.
Ah si ! un petit jeu de tout de même : remplacez par exemple dans cette phrase remarquable le mot "instituteur" par "parent". Je ne sache pas que, en élevant mes enfants, j'aie fait preuve de « radicalité du sacrifice de ma vie », de sorte qu'en suivant le présidentiel syllogisme, je suis tout aussi lacunaire dans l'œuvre de transmettre à mon engeance les plus élémentaires notions.
Je m'en vais donc — d'un pas aussi alerte que le gastéropode en rut oyant le cri de la laitue — me crucifier dans l'heure de trois longs clous d'accablement.
@+ Farlen, suppôt de Satan
Or voici que page 6 de Libération d'aujourd'hui, je découvre sous le titre « L'inquiétant pacte du Vatican » un article de Christian Terras, animateur de Golias, hebdomadaire catho, indépendant et critique.
Colonne 3, premier extrait du discours de Notre Président à Saint-Jean-de-Latran (Vatican), le 20 décembre dernier :
« Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, religieux, spirituel de son histoire commet un crime. »
Bon, c'est violent à souhait, à double tranchant — toute nation prônant par exemple l'interprétation extrémiste de la charia peut de fait considérer qu'elle constitue un héritage éthique, religieux et spirituel de son histoire —, mais il n'y a pas de quoi casser trois pâtes à un canard, fût-il laquais.
Mais voici que lisant la colonne suivante, je manque laisser tomber mon bol au sol, risquant ainsi de briser sur une rime pauvre cet hémisphérique compagnon, témoin depuis des lustres de mes matines expériences puisqu'il me fut offert par une mienne conquête de jeunesse dont j'ai oublié le nom, mais qui avait tout ce qu'il fallait ici, là et là, si du moins ma mémoire ne me joue pas des tours, fussent-ils également niqués.
Voici donc la perle qui causa mon émoi, à la limite de la pâmoison :
« Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance. »
Je crois que je vais m'abstenir de commenter la chose, François m'en voudrait sans doute de saturer le serveur d'un Petabit de bile, certes argumentée, mais en l'occurrence inutile : l'ineptie appelle parfois la brièveté, écho si résonnant des vues les plus courtes.
Ah si ! un petit jeu de tout de même : remplacez par exemple dans cette phrase remarquable le mot "instituteur" par "parent". Je ne sache pas que, en élevant mes enfants, j'aie fait preuve de « radicalité du sacrifice de ma vie », de sorte qu'en suivant le présidentiel syllogisme, je suis tout aussi lacunaire dans l'œuvre de transmettre à mon engeance les plus élémentaires notions.
Je m'en vais donc — d'un pas aussi alerte que le gastéropode en rut oyant le cri de la laitue — me crucifier dans l'heure de trois longs clous d'accablement.
@+ Farlen, suppôt de Satan