Prenant mon café de bon matin après une heure et demi de sommeil — pas moyen de dormir plus, allez savoir pourquoi —, je pète la joie de vivre en parcourant mon journal obligeamment déposé dans la boîte aux lettres par le livreur attitré.
Or voici que page 6 de Libération d'aujourd'hui, je découvre sous le titre « L'inquiétant pacte du Vatican » un article de Christian Terras, animateur de Golias, hebdomadaire catho, indépendant et critique.
Colonne 3, premier extrait du discours de Notre Président à Saint-Jean-de-Latran (Vatican), le 20 décembre dernier :
« Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, religieux, spirituel de son histoire commet un crime. »
Bon, c'est violent à souhait, à double tranchant — toute nation prônant par exemple l'interprétation extrémiste de la charia peut de fait considérer qu'elle constitue un héritage éthique, religieux et spirituel de son histoire —, mais il n'y a pas de quoi casser trois pâtes à un canard, fût-il laquais.
Mais voici que lisant la colonne suivante, je manque laisser tomber mon bol au sol, risquant ainsi de briser sur une rime pauvre cet hémisphérique compagnon, témoin depuis des lustres de mes matines expériences puisqu'il me fut offert par une mienne conquête de jeunesse dont j'ai oublié le nom, mais qui avait tout ce qu'il fallait ici, là et là, si du moins ma mémoire ne me joue pas des tours, fussent-ils également niqués.
Voici donc la perle qui causa mon émoi, à la limite de la pâmoison :
« Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance. »
Je crois que je vais m'abstenir de commenter la chose, François m'en voudrait sans doute de saturer le serveur d'un Petabit de bile, certes argumentée, mais en l'occurrence inutile : l'ineptie appelle parfois la brièveté, écho si résonnant des vues les plus courtes.
Ah si ! un petit jeu de tout de même : remplacez par exemple dans cette phrase remarquable le mot "instituteur" par "parent". Je ne sache pas que, en élevant mes enfants, j'aie fait preuve de « radicalité du sacrifice de ma vie », de sorte qu'en suivant le présidentiel syllogisme, je suis tout aussi lacunaire dans l'œuvre de transmettre à mon engeance les plus élémentaires notions.
Je m'en vais donc — d'un pas aussi alerte que le gastéropode en rut oyant le cri de la laitue — me crucifier dans l'heure de trois longs clous d'accablement.
@+ Farlen, suppôt de Satan
Alleluhia !
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- popolovitch
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perso, en lisant ce discours (oui, oui, je l'ai lu en entier), j'ai manqué de m'étouffer avec un bretzel...
Mais en france, c'est passé comme une lettre à la poste (par chance, ces feignasses n'étaient pas en grève à ce moment là), comme tout ce que dit le nabot qui nous sert de président.
Comme quoi, être pote avec tous les patrons de tous les grands médias, ça a pas que des inconvénients...
Mais en france, c'est passé comme une lettre à la poste (par chance, ces feignasses n'étaient pas en grève à ce moment là), comme tout ce que dit le nabot qui nous sert de président.
Comme quoi, être pote avec tous les patrons de tous les grands médias, ça a pas que des inconvénients...
- popolovitch
- Brelan
- Messages : 1037
- Inscription : Vendredi 13 Avril 2007 13:26
ManuD a écrit :perso, en lisant ce discours (oui, oui, je l'ai lu en entier), j'ai manqué de m'étouffer avec un bretzel...
Mais en france, c'est passé comme une lettre à la poste (par chance, ces feignasses n'étaient pas en grève à ce moment là), comme tout ce que dit le nabot qui nous sert de président.
Comme quoi, être pote avec tous les patrons de tous les grands médias, ça a pas que des inconvénients...
Popolovitch
Ca a un air de Berlusconi tout ca.
En plus, c'est un pro américain donc, on risque pas d'être snez !
Asnez !
- trelawney
- Brelan
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- Adhérent assocation
De l’accablement à la consternation il n’y a qu’un pas que farlen ne pourra pas franchir si il reste cloué.
Voila ce qui arrive quand un abruti perclus de suffisance et surtout raciste (Guaino) écrit des discours teintés de d’ostracisme pour un autre abruti qui ne comprend même pas ce qu’il dit.
Ce discours est tout le contraire de l’esprit de la république française. C’est dans la droite ligne de celui de Dakar.
Guaino est le type qui a écrit le discours de Chirac sur la fracture sociale. C’est pour situer le personnage
Voila ce qui arrive quand un abruti perclus de suffisance et surtout raciste (Guaino) écrit des discours teintés de d’ostracisme pour un autre abruti qui ne comprend même pas ce qu’il dit.
Ce discours est tout le contraire de l’esprit de la république française. C’est dans la droite ligne de celui de Dakar.
Guaino est le type qui a écrit le discours de Chirac sur la fracture sociale. C’est pour situer le personnage
"calme dans la victoire et gracieux dans la défaite" Benjo
Membre du CAVE
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Il semble que ce sujet ait suscité un débat important sur le site du « Contre Journal », comme en témoigne le nombre considérable de commentaires. On peut les découvrir, ainsi qu'une interview de Christian Terras, à cette adresse.
J'en tire cet extrait :
« Le sommet, c’est la concurrence entre l’instituteur et le curé. Je cite: [voir extrait dans mon premier post].
C’est inimaginable d’entendre ça dans la bouche d’un président de la République. Les enseignants, les pédagos de la laïque, engagés dans les écoles difficiles par exemple dans la banlieue où ils donnent de leur vie, de leur temps, de leur exigence familiale, vont apprécier.
Quant à la question du rédacteur, il semble que ce ne soit pas Guaino. Terras poursuit en effet :
« C’est un discours qu’il [Sarkozy] n’a pas écrit. Pas plus qu'Henri Guaino. D’après notre enquête, c’est un dominicain qui s’appelle Philippe Verlin. Il pose une vision fondamentaliste et intransigeante du catholicisme dans son rapport au monde. Au final, Nicolas Sarkozy nous en fait une religion à l’américaine. Les communautés avant la citoyenneté, au risque de favoriser le communautarisme. »
À Noter que dans le Libé d'aujourd'hui, une pleine page est consacrée aux réactions des lecteurs.
J'avais principalement extrait la tirade sur la transmission des valeurs, mais il est vrai que le sujet du discours de Latran est beaucoup plus vaste. Disons que j'avais envie de pousser un coup de gueule sur cette déclaration précise qui m'avait fait bondir.
Enfin, une petite précisions, que je ferai courte : je n'ai aucun penchant anti-clérical primaire. J'ai en revanche une aversion pour ceux qui dévoient leur fonction pour faire passer des idées douteuses. Or il se trouve qu'on trouve aussi ce type de personnages dans l'Eglise, voilà tout.
@+ Farlen
J'en tire cet extrait :
« Le sommet, c’est la concurrence entre l’instituteur et le curé. Je cite: [voir extrait dans mon premier post].
C’est inimaginable d’entendre ça dans la bouche d’un président de la République. Les enseignants, les pédagos de la laïque, engagés dans les écoles difficiles par exemple dans la banlieue où ils donnent de leur vie, de leur temps, de leur exigence familiale, vont apprécier.
Quant à la question du rédacteur, il semble que ce ne soit pas Guaino. Terras poursuit en effet :
« C’est un discours qu’il [Sarkozy] n’a pas écrit. Pas plus qu'Henri Guaino. D’après notre enquête, c’est un dominicain qui s’appelle Philippe Verlin. Il pose une vision fondamentaliste et intransigeante du catholicisme dans son rapport au monde. Au final, Nicolas Sarkozy nous en fait une religion à l’américaine. Les communautés avant la citoyenneté, au risque de favoriser le communautarisme. »
À Noter que dans le Libé d'aujourd'hui, une pleine page est consacrée aux réactions des lecteurs.
J'avais principalement extrait la tirade sur la transmission des valeurs, mais il est vrai que le sujet du discours de Latran est beaucoup plus vaste. Disons que j'avais envie de pousser un coup de gueule sur cette déclaration précise qui m'avait fait bondir.
Enfin, une petite précisions, que je ferai courte : je n'ai aucun penchant anti-clérical primaire. J'ai en revanche une aversion pour ceux qui dévoient leur fonction pour faire passer des idées douteuses. Or il se trouve qu'on trouve aussi ce type de personnages dans l'Eglise, voilà tout.
@+ Farlen
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