Challenge EFP : de 10$ à 1000$ en 9 semaines
Publié : Dimanche 19 Juillet 2009 19:17
Je viens de lire avec intérêt l'ensemble des pages commentant le challenge EFP. Membre de l'Ecole Française de Poker, Jean-Paul "Jupiter" Renoux y tente le pari de monter une bankroll de 10$ à 1000$ en 9 semaines, soit en jouant en moyenne une 20aine de parties par jour. Ce qui correspondrait — selon lui — à une ou deux années de jeu pour un joueur amateur. Ces parties sont disputées uniquement en S&G, sur EverestPoker.
Durant tout ce challenge, Jupiter a respecter un certain nombre de règles, et surtout celle de ne jamais jouer à des buy-in supérieur à 10% de la BR en cours.
Tout l'intérêt de cette expérience vient des comptes-rendus quotidiens et hebdomadaires fort détaillés.
On y découvre notamment toute la difficulté qu'il y a à jouer (et gagner) contre des joueurs « fantasques » qui multiplient les coups douteux à faible buy-in (i.e. <20$). Mais également les effets considérables de la variance qui touchent n'importe quel joueur, aussi aguerri soit-il.
J'ai trouvé cette histoire très intéressante en ce sens que — durant de nombreuses discutions avec des membres de PKL — j'expliquais toute la difficulté que j'avais à reconstruire une BR de quasiment zéro après avoir cash-outé près de 3000 $ patiemment récoltés en jouant aux buy-in 20-50$. Or c'est exactement ce qui s'est passé pour ce joueur, quant à lui plus habitués aux 50-100 $.
Jean-Paul "Jupiter" Renoux n'évoque pas l'« après » de cette expérience. J'aurais été intéressé de savoir si son jeu s'était plus ou moins dégradé au contact de joueurs moins expérimentés, ou s'il a pu le retrouver sans problème en rejouant à des buy-in beaucoup plus élevés.
En tout état de cause, je me retrouve personnellement exactement dans la situation illustrée par cette expérience : quand j'ai voulu recommencer une ascension de BR à partir des petits niveaux de buy-in, j'ai découvert que le jeu développé pour des buy-in supérieurs n'était plus du tout adapté. Pire, en jouant le jeu de respecter la gestion de ma BR, j'ai continué des semaines durant à jouer des parties à 5-10$, sans jamais décoller... et mon jeu s'est pour le moins dégradé. Mauvais réflexes acquis, quasiment plus de subtilité, mauvaises lectures, baisses des cotes liées au nombre moyen de joueurs entrants, etc.
Au final, j'ai découvert combien régresser au poker est une dure réalité. Sans doute aurais-je dû faire le choix, assez rapidement après avoir cash-outé, de réinjecter une somme suffisante pour continuer de jouer des parties qui me convenaient. Mais le temps que je découvre que le phénomène de la régression était durable, c'était hélas trop tard.
Ma priorité ayant toujours été de toujours bien respecter ma gestion de BR (c'est un challenge en soi), j'ai donc fini par tout reprendre à zéro. Je continue les parties à 5$, adaptant mon jeu à ce niveau, en espérant qu'une bonne série me permettra de remonter aux 10$, puis 20$, etc. Et surtout, j'encaisse sans trop broncher la baisse de mon niveau manifeste quand je dispute des parties PKL, où la qualité moyenne des joueurs est sans comparaison.
Pour tout dire, c'est devenu un jeu en soi : s'extirper de la fange du poker « bête et méchant » pour retrouver un jour un peu plus de subtilité.
@+ Farlen
Durant tout ce challenge, Jupiter a respecter un certain nombre de règles, et surtout celle de ne jamais jouer à des buy-in supérieur à 10% de la BR en cours.
Tout l'intérêt de cette expérience vient des comptes-rendus quotidiens et hebdomadaires fort détaillés.
On y découvre notamment toute la difficulté qu'il y a à jouer (et gagner) contre des joueurs « fantasques » qui multiplient les coups douteux à faible buy-in (i.e. <20$). Mais également les effets considérables de la variance qui touchent n'importe quel joueur, aussi aguerri soit-il.
J'ai trouvé cette histoire très intéressante en ce sens que — durant de nombreuses discutions avec des membres de PKL — j'expliquais toute la difficulté que j'avais à reconstruire une BR de quasiment zéro après avoir cash-outé près de 3000 $ patiemment récoltés en jouant aux buy-in 20-50$. Or c'est exactement ce qui s'est passé pour ce joueur, quant à lui plus habitués aux 50-100 $.
Jean-Paul "Jupiter" Renoux n'évoque pas l'« après » de cette expérience. J'aurais été intéressé de savoir si son jeu s'était plus ou moins dégradé au contact de joueurs moins expérimentés, ou s'il a pu le retrouver sans problème en rejouant à des buy-in beaucoup plus élevés.
En tout état de cause, je me retrouve personnellement exactement dans la situation illustrée par cette expérience : quand j'ai voulu recommencer une ascension de BR à partir des petits niveaux de buy-in, j'ai découvert que le jeu développé pour des buy-in supérieurs n'était plus du tout adapté. Pire, en jouant le jeu de respecter la gestion de ma BR, j'ai continué des semaines durant à jouer des parties à 5-10$, sans jamais décoller... et mon jeu s'est pour le moins dégradé. Mauvais réflexes acquis, quasiment plus de subtilité, mauvaises lectures, baisses des cotes liées au nombre moyen de joueurs entrants, etc.
Au final, j'ai découvert combien régresser au poker est une dure réalité. Sans doute aurais-je dû faire le choix, assez rapidement après avoir cash-outé, de réinjecter une somme suffisante pour continuer de jouer des parties qui me convenaient. Mais le temps que je découvre que le phénomène de la régression était durable, c'était hélas trop tard.
Ma priorité ayant toujours été de toujours bien respecter ma gestion de BR (c'est un challenge en soi), j'ai donc fini par tout reprendre à zéro. Je continue les parties à 5$, adaptant mon jeu à ce niveau, en espérant qu'une bonne série me permettra de remonter aux 10$, puis 20$, etc. Et surtout, j'encaisse sans trop broncher la baisse de mon niveau manifeste quand je dispute des parties PKL, où la qualité moyenne des joueurs est sans comparaison.
Pour tout dire, c'est devenu un jeu en soi : s'extirper de la fange du poker « bête et méchant » pour retrouver un jour un peu plus de subtilité.
@+ Farlen